Ce mercredi 16 décembre, le Jury International du Vendée Globe 2020 a communiqué ses décisions concernant les compensations attribuées à trois des quatre skippers qui sont intervenus dans les opérations de sauvetage de Kevin Escoffier, entre l’après-midi du lundi 30 novembre et le milieu de nuit du mardi 1er décembre, dans les Quarantièmes Rugissants, au Sud-Ouest de l’Afrique du Sud.
Georges Priol, Président du Jury et Jacques Caraës, Directeur de course, étaient présents sur le Vendée Live du mercredi 16 décembre, présenté par Edwige Richard.
Cela faisait plus d'une journée que nous étions quelques bateaux à remontrer vers le Nord-Est pour éviter en partie une grosse zone de molle (pour moi, en tout cas) et pour essayer de passer au Nord du gros d'une dépression en formation (cyclogenèses ?) qui promet plus de 30 nœuds. Finalement, pas possible d'éviter cette dépression, car il fallait être plus rapide. J'ai croisé Alexia (Barrier) hier après-midi, c'est très sympa de se retrouver en plein milieu de nul part dans l'océan Indien !
Et puis dans la nuit noire, j'ai touché la bascule, gentiment annoncée par un auto-virement du bateau ! Toujours une bonne surprise, celle-là, mais il n'y avait pas trop de vent. Ce qui était incroyable, c'est que la température a grimpé de plusieurs degrés et l'air venant du Nord qui nourrit cette bête en formation était chaude et humide, tropicale. Demain elle sera une belle tempête qui s'abattra sur les Kerguelen.
Ici, le vent grimpe doucement, entre 22 et 34 noeuds et ça mouille dehors. Étrange, ça !
Les dernières 24 heures ont été très sportives! Une petite dépression nous a apporté des vents compris entre 25 et 35 nœuds, je dis « nous » car je naviguais proche de Medallia de Pip (Hare), nous nous voyions même à l'AIS.
La vitesse du bateau est impressionnante, et encore plus après avoir avancé qu'à 10/12 nœuds pendant tant de jours, le changement est significatif. C'est comme s'il n'y avait pas de terrain d'entente : tout à coup, tout est bruyant, il y a de l’eau sur le pont et je suis trempé. La casquette du bateau me paraît encore plus petite dans les mers du sud. Heureusement, entre les changements de voile, je peux entrer, me sécher, manger et même dormir de temps en temps, pour avoir assez d'énergie pour le prochain changement.
Matosser, basculer la quille, ballaster, choquer, mouliner, border, ranger, ça ne chôme pas sur la route vers le Pacifique. Les empannages se succèdent et les marins transpirent au moulin à café malgré les températures qui dégringolent. Thomas Ruyant, aux commandes de la flotte depuis le problème de cale basse de foil de Charlie Dalin, navigue désormais en bâbord amures, bienheureux de pouvoir utiliser son foil tribord. Avec Yannick Bestaven dans son tableau arrière, la bagarre est âpre, ils en ont justement discuté à la VHF tôt ce matin quand ils se sont croisés…
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