New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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18 December 2020 - 06h57 • 37732 vues

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La route Nord de LinkedOut fait parler le Landerneau derrière la cartographie. Hier soir au pointage de 22h, le Dunkerquois quittait franchement la route plein Est et ses camarades de jeu. Pourquoi ? Nous avons demandé à Charlie Dalin à la vacation de 5h. Cette option, le skipper d’Apivia l’avait envisagée, car elle pourrait rapporter gros, très gros, mais aussi faire perdre beaucoup. Explications.

Charlie Dalin : « Un timing serré »

Toujours très didactique et clair, le skipper d’Apivia qui prend ce matin la deuxième place au pointage, déroule le pourquoi du comment du coup de Ruyant (LinkedOut) : « Il y avait une très bonne option à prendre. Je pense que Thomas avait prévu de faire ça avant son envahissement de soute à voile. Il y avait un très bon coup à jouer, mais le 'timing' était serré, et son problème l’a mis hors 'timing', je pense. Il fallait ne pas traîner parce que la porte se refermait vite. Je comprends parfaitement pourquoi il est là.

C’est une option qui demandait un investissement fort au début, qui demandait de perdre du terrain en naviguant dans du vent faible, pour en gagner après. Ce n’est pas totalement mort pour lui. Il fallait accepter de naviguer dans du vent faible pour après faire du gain. Ce n’est pas encore dit que ça ne marche pas, mais je pense qu’il y a des chances qu’il soit hors 'timing' à cause de son envahissement. Pour moi, c’était potentiellement gérable, mais les pourcentages des polaires que je devais tenir pour passer demandaient d’y aller vraiment à fond et je me suis résigné en me disant que ce n’était pas réaliste. Si son option marche, c’est un gain énorme, si elle ne marche pas, c’est aussi une perte énorme. C’est une option osée, si j’avais été sa place sur le plan d‘eau avant son avarie, je pense que j’aurais fait la même chose. Cette option porte ses fruits à long terme. Il faut attendre un petit peu pour voir le résultat. »

Coup de frein devant

Pointé hier soir à plus de 16 nœuds, Yannick Bestaven (Maître CoQ IV), leader depuis 48h maintenant, n’avance plus qu’à 6 nœuds dans une bulle de vent léger dans le Sud de l’île Macquarie, 100 milles devant Charlie Dalin (Apivia). Les conditions certes moins rapides ont le mérite de réchauffer les cœurs et les corps des marins : le soleil brille, il fait 12 degrés, la mer est relativement plate.

« C’est une belle journée qui commence ! », souriait ce matin Charlie Dalin. Derrière, on se pourlèche les babines car l’écart se réduit avec la tête de flotte. Jean Le Cam (Yes We Cam!), 4e, a repris 80 milles depuis le pointage d’hier soir à 22h ! Giancarlo Pedote (Prysmian Group), 10e, avance trois fois plus vite que Yannick Bestaven : 19 nœuds de moyenne sur 24h, l’Italien se sent pousser des ailes et devrait à ce train-là doubler Isabelle Joschke (MACSF). A l’entrée du Pacifique Sud, qui aurait imaginé une telle intensité sur la régate planétaire ?

Sébastien Destremau  : "J'étais comme sur une piste en voiture sans système de direction"

Le skipper de merci, qui voyait avant-hier son bateau en perdition, est parvenu à réparer avec « des bouts de ficelle » son système de barre et avance toujours à vitesse réduite pour se reposer. « Je n’en pouvais plus, j’ai passé des heures à inventer quelque chose qui tienne la route. J’ai également démonté une carte électronique de mon pilote de secours. Bref, les barres sont consolidées, mais j’y vais doucement », expliquait Sébastien Destremau ce matin qui n’avance plus qu’à 5 nœuds dans le Nord des îles Crozet.

La rédaction du Vendée Globe / Olivia Maincent