New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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21 December 2020 - 16h11 • 22665 vues

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Quel scénario ! Jamais dans l’histoire du Vendée Globe, il n’y a eu si peu d’écart à ce stade de la course : dix bateaux en 712 milles (de Maître CoQ IV à V and B – Mayenne). Dans ces conditions météo tactiques, le cap Horn, que les premiers pourraient atteindre le 2 ou le 3 janvier, devrait voir une ribambelle d’IMOCA se succéder au pied de son phare. Souvenez-vous : 800 milles séparaient Armel Le Cléac’h d’Alex Thomson en 2016 sur la route retour au début de l’Atlantique Sud, et au final 15 heures d’écart à l’arrivée. On se prend déjà à rêver d’un incroyable finish aux Sables d’Olonne en ce début d’année 2021…

Noël sans distanciation australe

Comment se positionner par rapport à l’anticyclone qui barre la route ? Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) parviendra-t-il à s’échapper devant cette zone de hautes pressions ? Voici les deux questions du jour, auxquelles les réponses ne sont ni franches ni claires. Même le premier concerné navigue un peu à vue : « Si j’arrive à m’échapper, ça peut être banco mais c’est dur à dire, je serai le premier à arriver dans les zones de hautes pressions et aussi le premier à en sortir, normalement ! » expliquait Yannick Bestaven à la vacation de 10h ce matin.

Thomas Ruyant (LinkedOut), lui, se gratte la tête en ajustant les modèles météo trois fois par jour : « On a encore de la pression pendant un petit moment, mais plus on va avancer, plus elle sera rare. J’espère que Yannick (Bestaven) ne va pas prendre pas la poudre d'escampette. » La seule chose certaine, c’est que cette grande masse dépourvue de vent se déplace vers la Zone d’Exclusion Antarctique, pile-poil sur la route des IMOCA et devrait compresser tout ce petit monde. L’image de l’océan Pacifique et ses longs surfs sur le dos des dépressions en prend un coup. En ce moment, c’est plutôt empannages et chevaux de bois au petit trot le long de la barrière des glaces.

Entre deux dépressions

Elle occupe les esprits de trois navigateurs. Cette fameuse bande rouge qui descend de Nouvelle-Zélande est une dépression assez creuse générant des rafales à plus de 40 nœuds. Romain Attanasio (PURE-Best Western Hotels & Resorts), Clarisse Crémer (Banque Populaire X) et désormais Louis Burton (Bureau Vallée 2) qui a perdu 400 milles suite son courageux pit-stop à Macquarie (trois montées au mât et réparations réussies), vont devoir faire le gros dos pour gérer entre mercredi et jeudi des vents de Nord-Est (ils seront donc au près) costauds et une mer bardée de talus.

« Il ne faut pas aller trop vite pour ne pas se faire prendre au plus dur de la dépression » lançait Romain Attanasio dans une vidéo envoyée du bord. « Tant pis, je me ferais rattraper par derrière, mais je vais ralentir. Ce n’est pas très logique, j’ai du mal à faire ça. » expliquait Clarisse Crémer avant-hier. Pour Louis Burton, le programme est inverse : cravacher maintenant pour passer devant la dépression avant qu’elle ne vienne franchement en travers de sa route.

Destremau à la merci d’un gros ennui de barre

Dans l'océan Indien, tout le monde cavale avec d’excellentes conditions météorologiques pour avaler les milles. Tout le monde, sauf Sébastien Destremau qui ne s’en sort pas de ses multiples problèmes de barre et de pilote automatique, son bateau sursautant dans des embardées imprévisibles et nerveusement infernales à vivre pour le Toulonnais.

« On peut dire que ça commence à sentir le sapin et je n’ai franchement pas beaucoup d'autres options que de ramener merci dans le port le plus proche... Ceci étant dit, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise ! » écrivait Sébastien ce matin. Le skipper laisse planer le doute sur sa volonté de continuer ou pas, voire de s’abriter pour réparer en Australie. Sa trajectoire Nord va le protéger des nervosités du Grand Sud : une grosse dépression devrait secouer les Kerguelen jeudi prochain.

La rédaction du Vendée Globe / Olivia Maincent