New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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22 Décembre 2020 - 09h00 • 12806 vues

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Malgré une voile en moins et des douleurs aux mains, Alexia Barrier (TSE - 4MyPlanet) garde son légendaire optimisme. Bientôt, ce sera le cap Leeuwin !

" Je suis sous le soleil exactement ! Il y a eu une petite phase avec moins de vent ce matin, pour moi (cette nuit pour vous), qui est passée. Le vent revient tranquillement. J'ai voulu hisser un petit gennaker qui n'est pas de toute première jeunesse, gennaker que j'avais utilisé lors du dernier front… mais il y a une jolie fenêtre dedans, d’un mètre carré. Je suis sous J1 et j'attends d'empanner. Je vais avoir 20 nœuds d'ici la fin de la journée, avec la possibilité d'empanner pour être tribord amures et redescendre vers la zone des glaces.

Je m'approche tranquillement du cap Leeuwin, sans me faire larguer par Miranda (Merron) et Clément (Giraud). Mais avec moins de voile, ce sera compliqué. Est-ce que je sors le grand gennak’ ou pas ? Vu qu'il me reste ça et le spi, je vais rester conservatrice : je vais avoir besoin de ces voiles dans des lieux plus cléments. J'étais en panique quand j'ai vu ce trou, alors je me suis fait un café, j'ai pris la barre et j'ai regardé les albatros voler. Pourquoi stresser ? On verra plus tard. Chaque chose en son temps. 
 

Ça faisait longtemps que je n'avais pas barré, parce qu’il fait super froid. J'ai eu des soucis de pilote, donc j'ai barré en mode express dans des conditions pas sympa : je n'ai pas de casquette, je ne peux pas rester dehors à 5 degrés à me prendre des vagues dans la tête. Pourtant, j'aimerais voir des baleines. 

Je fais attention à ce que je fais, dans l'Indien que je ne connais pas. Pas de manœuvre sur le pont la nuit, pas d’affalage de gennaker de nuit. Je me suis mis quelques barrières, ainsi je me sens en sécurité. Mon bateau n'est pas de première jeunesse, mais on a fait une super préparation un mois avant le départ. Jusqu’à présent, je n'ai pas beaucoup de casse, mis à part un hydrogénérateur auquel je dois m’attaquer.

Le cap Leeuwin sera mon cadeau de Noël. Je vais arriver près de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande où se joue l'America’s Cup en ce moment, et on va passer dans un nouveau bassin océanique. Ce n'est pas le Pacifique des vahinés, mais ce sera une belle découverte. 

Après le dernier front, après que j'ai pété mon hydrogénérateur, j'ai eu un coup de mou, ça arrive, on ne peut pas tout le temps être en forme. C'est éprouvant, ce qu'on fait, il y a des moments où je fatigue un peu, mais ça passe très vite. J'essaie de me remobiliser, de profiter des choses sympas. On a ses satisfactions à faire des choses sur un bateau qui penche, qui tape, qui va vite. J'ai décoré mon bateau pour Noël, et je vais m'occuper de moi car j'ai mal aux mains. On a des combinaisons étanches, serrées sur les poignets, ça contraint le passage des tendons. Je sais qu'il faut faire des étirements, des massages, mais là, ça fait deux jours que je n'arrive pas à ouvrir les mains au réveil. Il faut trouver les équilibres entre les éléments, le bateau et soi, il faut parfois mettre le focus sur soi. C'est le moment. Une fois que je serai en forme, que j’aurai réparé mes mains, dans deux jours, je serai d'attaque ! "

 

Alexia Barrier / TSE-4myplanet