New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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22 December 2020 - 16h39 • 20302 vues

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Le siège du leader, Yannick Bestaven, n’a rien d’un trône, mais plutôt d’un fauteuil à bascule. Toute l’attention aujourd’hui se porte sur l’avancée du skipper de Maître CoQ IV le long de la barrière des glaces, ligne virtuelle imposée par la Direction de Course pour limiter la rencontre des IMOCA avec les icebergs et growlers. Car si Yannick parvient à se glisser dans l’Est de la bulle sans vent, c’est le jackpot ! Il pourrait considérablement creuser l’écart avec ses poursuivants Charlie Dalin et Thomas Ruyant. Sinon, ce sera un éternel recommencement avec un regroupement général…

Dans cette configuration météorologique, la Zone d’Exclusion Antarctique ou barrière des glaces ne facilite pas du tout la navigation pour le premier « paquet » de ce 9e Vendée Globe. Tous aimeraient bien filer dans le Sud pour contourner la vaste zone de hautes pressions qui leur arrive droit dessus, mais ils n’ont tout simplement pas le droit, sécurité oblige. Il faut donc faire avec et manœuvrer, enchaîner les changements d’amure, « être dessus » comme disent les marins. Maître CoQ IV et Apivia multiplient les empannages dans une position plus Sud que LinkedOut. La nuit à venir (la journée pour eux) devrait être cruciale.

Promesse de jours meilleurs pour les chasseurs

Cette zone de vents faibles et erratiques concerne les six premiers. Derrière, à partir de Groupe Apicil rien ne devrait vraiment les arrêter, du moins la route sera moins chaotique, beaucoup plus directe avec un bon flux de Nord-Est pour avancer. « Il va y avoir un regroupement, ça va revenir fort par derrière, c’est un peu énervant, mais c’est le jeu » confiait Benjamin Dutreux dans un mot écrit du bord ce mardi. Damien Seguin, lui, est paré à revenir au cœur du match : « J’ai l’opportunité de revenir. Je suis prêt à batailler. J’attends le bon moment » confiait-il ce matin.

Maxime Sorel et Louis Burton ont eux aussi toutes les chances de recoller, tandis que pour Romain Attanasio et Clarisse Crémer, ce n’est pas du tout à l’ordre du jour. Tous deux sont concentrés sur la façon dont ils vont négocier la dépression jeudi 24 décembre. « Je dois chercher à savoir si j’attaque la dépression par l’arrière ou si j’attends de me faire rattraper par le vent d’après. Je vais virer de bord dans la nuit, faire du Nord. » explique Clarisse Crémer.

Celui qui a gros à gagner face à cette situation peu habituelle dans le Pacifique Sud, c’est Armel Tripon sur L’Occitane en Provence. Le Nantais affiche ce jour la plus belle vitesse moyenne de la flotte : 446 milles avalés en 24h contre 257 pour Thomas Ruyant. Les chiffres valent mieux qu’un long discours. Tripon écrivait ce matin après son entrée dans le Pacifique Sud : « À ma droite l'Antarctique, immense continent que je rêve de voir de près, et face à moi, loin, très loin, le cap Horn ! Entre nous, un océan gigantesque et des petits bateaux sur l'eau que je rêve de doubler ! ». Son rêve va bientôt se réaliser… 

Didac Costa : 40 ans et un cap Leeuwin !

Le pompier de Barcelone, Didac Costa, actuellement en 19e position, fête ce mardi 22 décembre ses 40 ans et devrait avant minuit (TU) doubler le cap australien. Sur l’ex-Kingfisher d’Ellen Mac Arthur avec lequel elle avait remporté la Route du Rhum 2002, le Catalan vit avec bonheur son deuxième Vendée Globe sur le même bateau. Dans son groupe de cinq IMOCA, le match est aussi palpitant qu’en avant de la flotte. Le solitaire livre une superbe bagarre avec la Britannique Pip Hare, Stéphane Le Diraison, Manu Cousin et Arnaud Boissières, le meneur de la petite troupe.

La rédaction du Vendée Globe / OM