New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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28 December 2020 - 11h28 • 10927 vues

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Benjamin Dutreux (OMIA - Water Family), après avoir déchiré son J2, a été contraint de monter au mât dans la journée d'hier. Il était en visio au petit matin ce lundi 28 décembre.

" Mon J2 est déchiré en deux, je suis monté au mât pour ramener le bout de la voile. Je me suis bien fait balloter. On voit qu’on est vraiment peu de chose face aux éléments ! J’ai réussi à ramener le bout de voile donc c’est le principal. Maintenant, il n’y a plus qu’à réparer, mais j’ai aussi pas mal d’autres galères. Ça a bien enchaîné, ça m’a mis un coup au moral. J’essaye de reprendre des forces. J’ai une bonne liste de trucs à faire, mais je suis toujours en direction du cap Horn, c’est le principal. J’ai repris un peu de vitesse, je me suis remis dans la course. Mon option Nord était plutôt bonne donc ça me permet de rester au contact. Si les conditions me permettent de réparer mes voiles sans trop galérer, tant mieux. Je vais voir comment ça se passe !

Le J2, c’est la seule voile qu’on ne peut pas descendre comme on veut, elle reste bloquée en l’air, elle est statique, c’est une voile qui fait partie de l’étai qui est structurel du bateau. Elle est importante parce qu’on la déroule dans toutes les phases intermédiaires, sur les changements de voile, au près et dans la molle aussi pour moi parce que je n’ai pas de J1, donc elle est super importante. Dès que le vent est assez faible, si je suis sous J3 - qui est une voile beaucoup plus petite - je perds forcément beaucoup en vitesse. En plus, qui dit J3 dit prendre un ris dans la grand-voile… C’est tout un enchainement sans le J2... C’est une des voiles les plus importantes.

Les conditions se sont bien durcies. Je fais sans J2 depuis deux jours, j’essaye de trouver des solutions alternatives entre une voile qui est beaucoup plus grande qui est le code zéro et mon J3. L’avantage, c’est que dans les prochains jours on n’a pas trop besoin du J2, on a surtout du portant. On va croiser les doigts pour aller jusqu’au cap Horn sans avoir trop besoin d’utiliser cette voile.

J’ai 25 nœuds de vent moyen avec des claques à 30 nœuds. On ne pouvait pas aller très vite car la mer était de face, c’était assez « casse-bateau » donc je suis resté sous J3 pour ne pas abimer le bateau. J’ai pu passer sous une voile un peu plus grande. J’ai pu accélérer un peu cette nuit, la mer commence à être dans le bon sens. Je suis un peu plus au Nord donc je peux avoir un angle un peu plus serré. Je peux soit accélérer, soit rester au Nord. J’ai deux solutions, je vais voir selon les derniers fichiers météo.

Le fait de monter au mât, c’est un bon sujet de stress. Physiquement, c’est quand même assez dur dans ces conditions de mer. J’ai fait le pantin et je me suis fait écraser contre le mât et les voiles. J’ai un bon bleu sur la cuisse, j’ai un peu de mal à marcher, c’est un peu contraignant, mais ça va passer. Si j’arrive à me reposer et prendre bien le temps de faire les choses, ça devrait aller."

Benjamin Dutreux / OMIA - Water Family 

Vidéo de son ascension