New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne

29 December 2020 - 06h49 • 21446 vues

Partager

Article

La tête de flotte a compressé cette nuit en raison d’un vent d’Ouest modéré à fort qui a incité le duo leader à prendre un peu plus de Nord dans sa route vers le cap Horn. Il semble en effet que la solution passe par le 50° Sud et non par la latitude de la ZEA que la Direction de Course a abaissée pour laisser plus de champ aux solitaires, dans le détroit de Drake, mais aussi après l’île des États…

Il va falloir être fort attentif ces prochaines heures, quand la dépression qui intéresse la tête de flotte va s’étioler vers le 60° Sud pour laisser place à une nouvelle perturbation qui va balayer le point Nemo dès jeudi soir en prenant du coffre. Car c’est ce nouveau phénomène qu’il va falloir gérer à l’approche du cap Horn quand elle va buter sur les côtes chiliennes et se glisser méchamment dans le détroit de Drake en début d’année.

Or le système va certes concerner les onze premiers du Vendée Globe, mais aussi leurs trois poursuivants qui longent encore la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA) : Clarisse Crémer (Banque Populaire X), Armel Tripon (L’Occitane en Provence) et Romain Attanasio (PURE-Best Western Hotels & Resorts). Il pourrait donc y avoir beaucoup de monde au passage du cap Horn en tout début d’année !

Un nouveau départ au cap Horn ?

Car la situation est claire : le groupe de tête des solitaires est bien dans le Pacifique Sud et l’état de la mer est là pour le confirmer ! Charlie Dalin (Apivia) l’indiquait ce mardi matin en signalant des vagues déferlantes qui ont quelque peu secoué son monocoque. Un bateau qui a encore des soucis avec son foil bâbord et le skipper a de nouveau dû intervenir pour résoudre le problème. Mais heureusement d’ici quelques heures, c’est dans un flux de secteur Nord-Ouest que les leaders vont pouvoir aborder la fin de ce Pacifique…

De fait, Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) n’était pas non plus très rapide alors que la nuit commençait à tomber du côté du point Nemo : une nuit certes courte, éclairée par une lune presque pleine, même si la couverture nuageuse était dense le long de la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA). L’occasion tout de même pour les chasseurs de se refaire sur la tête de flotte, puisque désormais, Damien Seguin (Groupe APICIL) talonne de près Thomas Ruyant (LinkedOut).

D’ailleurs, presque tout le pack des poursuivants a gagné quelques dizaines de milles la nuit dernière (heure française) sur le duo leader : en dehors de ceux qui ont dû recadrer pour éviter la ZEA tels Maxime Sorel (V and B-Mayenne) et Louis Burton (Bureau Vallée 2), tout comme prochainement Giancarlo Pedote (Prysmian Group), les chasseurs ne sont plus qu’à une toute petite journée du premier. Il devrait donc y avoir embouteillage dans le détroit de Drake ! Surtout que le trio suivant devrait revenir très fort ces prochains jours grâce à cette nouvelle dépression qui devrait les porter jusqu’en Patagonie.

Le Diraison a trouvé la solution

Au grand large de la Nouvelle-Zélande par 56° Sud, un triumvirat s’est formé suite aux soucis techniques de quille du benjamin helvète, Alan Roura (La Fabrique) : il doit désormais compter sur la pression d’Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artisans Artipôle) et de Pip Hare (Medallia) qui ne lui rendent que 70 et 110 milles le long de la ZEA. En bordure méridionale d’un anticyclone bienvenu, ils peuvent tous trois allonger la foulée dans un flux de secteur Nord-Ouest plutôt agréable.

Et à suivre, Stéphane Le Diraison (Time for Oceans) qui avait prévu de longer l’île Macquarie pour circonscrire ses problèmes de chariot de grand-voile, a finalement trouvé une solution avec le soutien de son équipe à terre. Il peut reprendre sa route dans le sillage de Jérémie Beyou (Charal) qui s’est fort bien sorti de la dépression tasmanienne et peut désormais tirer tout droit le long de la ZEA. Enfin, Alexia Barrier (TSE-4myplanet) a elle-aussi repris le fil de la course après une frayeur lorsque sa poulie de bastaque (câble qui tient le mât sur l’arrière) a explosé ! La navigatrice a pu réparer avant de passer le cap Leeuwin que le Finlandais Ari Huusela (STARK) a aussi franchi la nuit dernière.

Dorénavant, la balle est dans le camp des chasseurs qui, de l’avant à l’arrière de la flotte de ce neuvième Vendée Globe, a la possibilité de déstabiliser les chassés… L’envié trésor du cap Horn est à portée de lance-pierres et il faudra mettre en route l’appareil photo pour départager les prétendants (fort nombreux) au podium des Sables d’Olonne. Mais tout cela est une autre histoire : il restera tout de même plus de 7 000 milles à avaler après le long tunnel des mers du Sud ! Et la situation météorologique à venir après l’archipel des Malouines, ne semble pas très franche…


La rédaction du Vendée Globe / DBo.