« Les conditions se sont vachement améliorées. Hier, j’ai été rattrapé par le front de la dépression dans laquelle j’étais depuis trois jours. J’ai dû tirer un bord vers le Sud alors que les autres allaient tout droit. Depuis hier, il fait grand soleil, je n'ai pas ma grand-voile haute, car elle est toujours bloquée à cause de mon chariot cassé, mais le bateau avance tout seul à 15 nœuds. Je me suis fait une raison ! Devant moi, j’ai le bateau vainqueur de la Route du Rhum 2018 et un foiler, donc je me retrouve un peu seul. Je vis ma petite vie tranquille quoi !" 

L'impatience de doubler le Horn

"Je devrais arriver au Horn demain soir, j’espère avant la nuit pour le voir. Je vais avoir des conditions faciles, j’ai préparé mon drone et tout. Il ne faut pas que j’arrive de nuit ! J’attends ça avec impatience. Sur le Vendée Globe, on vient voir les mers du Sud mais on est content d’en sortir, car c’est velu ! Passer le cap Horn, ça veut dire monter vers le soleil. Il y a quatre ans, je me souviens que chaque jour c’était mieux en remontant l’Atlantique Sud. Le cap Horn il y a quatre ans, c’était magnifique. J’avais vu la cordillère des Andes enneigée. Et puis, rapidement après le cap, il y a moins de mer et de vent. C’est marrant, il n’y a qu’au Vendée Globe que t’es content d’avoir des zones de calmes. Sur les autres courses, tu n’en veux pas.

Je vais avoir un peu de bricolage à faire sur le bateau. Il a vachement souffert cette dernière semaine. A chaque fois, dès que je laisse un truc traîner, ça merde. Il ne faut rien négliger. Le bateau souffre, il est sous l’eau. La météo est compliquée sur la remontée et il y a des tas de choses à surveiller. Je me souviens que j’avais tapé un gros poisson lune. Ils font 4 mètres d’envergure et 2 tonnes, c’est comme si tu te prenais un XC 60 Volvo dans la quille.

Dans une semaine, je serai en t-shirt, mais il reste quand même un mois de course après.

Romain Attanasio, Pure - Best Western