New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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09 January 2021 - 07h20 • 15605 vues

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Tandis que les quatorze IMOCA dans l’Atlantique Sud ressentent les bienfaits d’un ciel plus clément, que les skippers se chauffent la couenne au soleil et détendent leurs muscles lors de courtes siestes réparatrices, les autres triment dans le Pacifique Sud, dans des conditions glaciales et très inconfortables. De la latitude de Porto Alegre au Brésil où caracole en tête Yannick Bestaven, au grand large de la Tasmanie où se trouve Sébastien Destremau, la flotte s’étire ce matin sur 7 126 milles…

La mer est d’un bleu profond, le ciel est pur, le soleil brille sur le pont de Maître CoQ IV. Yannick Bestaven, dans une vidéo envoyée hier, torse nu et lunettes de soleil, navigue au grand large du Brésil sous spi, dans la chaleur de la latitude 30° Sud. Derrière, dans le Pacifique, par 57° Sud, on prend son mal en patience, on réfléchit à deux fois avant d’aller manœuvrer sur le pont. « J’ai les mains dures comme de la pierre, mais je suis content : j’ai pu dormir pour la première fois sans bottes dans mon duvet. Je prépare mes chaufferettes », confiait le skipper de La Mie Câline-Artisans Artipôle ce matin à la vacation de 5h. Pour le groupe Boissières-Roura-Hare-Beyou, le cap Horn est encore distant de plus de 700 milles et une belle dépression pointe le bout de son nez. Avantage : vitesse pour rejoindre le dernier cap franchir ; inconvénient :  encore des heures à jouer la prudence sur une mer cabossée et dans un froid de canard.

Merron-Giraud sortis de la tempête, Cousin a réparé sa grand-voile

Ils s’y étaient préparés, ils s'en sont sortis ! Hier et la nuit dernière, Clément Giraud et Miranda Merron ont subi une grosse dépression en provenance du Nord générant de belles rafales à plus de 45 nœuds. A 600 milles dans l’Ouest du point Némo, les deux navigateurs avaient pris les devants, réduisant la voilure et fermant les écoutilles pour se sécuriser dans leur premier gros coup de chien. Les conditions en arrière du front sont maintenant propices à glisser à bonne vitesse même si la mer reste forte. Manu Cousin, lui, a réussi à réparer la déchirure de sa grand-voile suite à une défaillance de son pilote automatique causant un départ à l’abattée.

Casse-tête en tête

Sous le soleil exactement, Yannick Bestaven ne se dore pas pour autant la pilule. Des bulles anticycloniques traînent sur sa route, ne lui permettant pas d’avancer vite vers le Nord. L’écart s’est réduit depuis hier : Charlie Dalin et Thomas Ruyant filaient à plus de 18 nœuds ce matin et se trouvent désormais à 327 milles du leader. Plus de 100 milles de perdus en 24h pour Yannick Bestaven ! Derrière, les conditions sont un peu plus simples. « Je réussis à mettre quelques milles à mes poursuivants. Je ne suis pas mécontent. J’arrive à tenir la distance, c’est bien pour la suite pour moi ! Charlie Dalin et Thomas Ruyant ne sont pas si loin que ça », confiait Damien Seguin à la vacation de 5h.

La rédaction du Vendée Globe / Olivia Maincent