" Ça va, c’est cool le retour en Atlantique ! Après avoir passé les Malouines, j’ai eu un peu de pétole, pendant quasiment 20 heures. C’était la première fois que je n’avais pas eu de vent du tout depuis le départ. Depuis, je suis au près, la mer est plate, c’est chouette, ça ne tape pas… Bon, en vrai, c’est chi… quand c’est gîté, tout est de traviole, mais ça avance bien. Je vais vers deux dépressions, j’ai un coup de vent aujourd’hui et un autre dans deux jours.

C’est remarquable (d’entrer dans l’Atlantique). C’est flagrant : quand on arrive ici, dans cette mer plate alors qu’on a passé un mois dans le grand Huit. D’un coup, il n’y a plus rien, c’est plutôt agréable ; c’est moins oppressant. J’ai des safrans relevables mais, dans le sud, tu ne relèves pas le safran au vent, parce que tu sais qu’il peut te servir d’un coup, dans la houle, sur une variation de vent. Là, je l’ai relevé, parce que je me sens moins vulnérable.

Je ne suis pas très Nord, mais il fait déjà beaucoup plus chaud. Le seul truc compliqué, c’est qu’il n’est pas simple (de choisir sa route) : les prévisions se téléscopent, et les systèmes qui arrivent dans tous les sens. Je sais que j’ai deux coups de vent qui vont vite passer. J’ai une vision à peu près claire jusqu’à Recife (le Nord du Brésil) : dans dix jours, je serai quasi à l’équateur.

Ce que j’ai fait dans la pétole ? J’ai bouffé ! Ça craint, je n’arrête pas de bouffer, je vais prendre 10 kilos ! J’ai mis le holà sur les sucreries. Le Vendée Globe, c’est la seule course où tu es content de prendre de la pétole : tu bricoles, tu respires. J’étais hyper fatigué parce que je n'ai pas dormi car la job list était assez grosse. Je ne peux rien faire face aux problèmes que j’ai, mais je peux gérer les petits soucis. Et puis ça a fini par être 'relou', hier midi, parce que je n’avançais plus du tout. Le vent est revenu juste avant que ça me gonfle vraiment. "

Romain Attanasio / PURE-Best Western Hotels & Resorts