New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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10 Janvier 2021 - 16h04 • 21880 vues

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Depuis l’abandon d’Isabelle Joschke hier soir à 22h23, le 9e Vendée Globe compte 26 concurrents encore en course : 13 en pleine remontée de l’Atlantique Sud, 13 à se languir du cap Horn dans le Pacifique Sud. Les 20% du parcours restants pour la tête de flotte s’annoncent diablement intenses avec un groupe de chasseurs revenant sur le leader Yannick Bestaven (Maître CoQ IV). « 4-5 concurrents peuvent encore jouer la gagne » analysait Jean-Pierre Dick ce midi, invité au Vendée Live.

Isabelle Joschke en équilibriste sur un MACSF à la quille ballante
« Il y a quelques jours, Isabelle avait eu un problème avec son vérin qui sert à basculer la quille d’un bord sur l’autre et quand il y a un souci sur ce vérin, il y a un système qui permet de bloquer la quille dans l’axe, qu’on appelle communément un “faux vérin”. Ça permet d’avoir la quille pile dans l’axe et le bateau peut continuer à naviguer. C’est ce système qu’Isabelle avait en place depuis quelques jours et qui a cassé hier soir. » explique Alain Gautier, team manager du projet MACSF. Contrainte à l’abandon alors qu’elle réalisait une superbe course, la navigatrice va devoir maintenant s’extirper par le Nord d’une dépression générant une mer forte, rendant sa progression dangereuse. « L’objectif est de passer ces prochaines 24 heures car ça va être long. Il y a 35-40 nœuds de vent avec 5-6 mètres de creux attendus pour la journée complète, ça va être tendu. Depuis hier soir, elle a déjà bien appréhendé son bateau, elle voit comme il fonctionne et elle s’en sort super bien. Il faut donc attendre demain soir pour définir une stratégie pour rejoindre un port de repli. » ajoute l’ancien vainqueur du Vendée Globe (1992/93). Jean-Pierre Dick, qui avait terminé l’édition 2012 sans quille à la quatrième place ajoutait lors de l’émission de la mi-journée ce dimanche : « Isabelle n’a pas le contrôle de sa quille qui est suspendue sur ses axes, la quille est un peu folle. Il y a un ballant permanent dans son bateau. C’était finalement moins gênant dans mon cas, j’avais perdu toute la quille, je devais naviguer autrement certes, c’était compliqué, mais pour Isabelle, c’est presque plus dangereux. »

Un front froid et une régate chaude !

Le chemin vers le fameux « point magique » dixit Jean-Pierre Dick, qui permet de cavaler tribord amures pour remonter l’Atlantique Sud poussé par les alizés de sud-est demande une attention de tous les instants. Pour les cinq premiers, il faut trouver les meilleures transitions entre les petits systèmes météo tout en évitant les zones de calmes. « L’élastique devrait se tendre à nouveau, jusqu’au front froid de Cabo Frio qui se dresse devant nos étraves. Les passages dans ce front froid changent, de modèle en modèle, ce n’est pas évident de trouver la bonne trajectoire. » expliquait Charlie Dalin à la vacation du matin. Car si Yannick Bestaven est reparti depuis quelques heures, il va buter d’ici peu dans ce front froid au large d’Itajaì et tout sera alors à recommencer ! Les milles d’avance de Yannick Bestaven vaudront à ce moment-là de l’or. Même un mince matelas pourrait encore lui donner une opportunité au moment de toucher les alizés qui graduellement se renforceront. Derrière lui, quatre hommes (Dalin, Seguin, Ruyant et Burton) dont le regroupement est quasi certain dans un peu plus de 24h lui mettront une pression d’enfer. D’ici les premières arrivées au Sables d’Olonne aux alentours du 29 janvier, le Vendée Globe va soulever bien des passions…

Le Horn, sinon rien

Demain lundi commencera une belle semaine pour Arnaud Boissières, Alan Roura, Jérémie Beyou et Pip Hare. Les quatre skippers vont successivement doubler le Horn après en avoir bien bavé depuis leur entrée dans le Pacifique Sud. Les conditions sont encore difficiles en approche du cap mythique dans un vent de secteur sud glacial. La météo rugueuse devrait perdurer quasiment jusqu’aux îles Falklands pour ce groupe de 4 IMOCA. Cali, qui double le Horn pour la quatrième fois, le sait bien : « Je ne suis pas mécontent de sortir de ce Pacifique ! Mais je sais que le Horn, c’est une petite porte de sortie, nous sommes encore dans le Sud après le cap, il faut continuer à faire gaffe et rester vigilant. » Plus loin, en 24e position, Alexia Barrier va demain soir affronter un gros « coup de chien » avec des rafales à 60 nœuds. Le Finlandais Ari Huusela devrait rencontrer des vents moins forts grâce à sa trajectoire bien plus nord que la Varoise. 

La rédaction du Vendée Globe / Olivia Maincent