New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne

19 January 2021 - 06h58 • 20684 vues

Partager

Article

À 2 700 milles de l’arrivée aux Sables d’Olonne, l’incertitude est totale quant au final de ce neuvième Vendée Globe : Charlie Dalin mène le train à plus de quinze nœuds de moyenne dans des alizés de Nord-Est d’une vingtaine de nœuds quand Louis Burton allonge la foulée à plus de dix-sept nœuds avec un cap plus abattu ! Et Maxime Sorel est aussi revenu dans l’hémisphère Nord cette nuit…

Qui va donc s’imposer en Vendée après plus de 25 000 milles de course ? D’un côté, Charlie Dalin cumule 178 fois la première place depuis le départ du 8 novembre, de l’autre Louis Burton compte deux positionnements en tête ! Mais actuellement, le premier serre le vent pour tenter d’accrocher la dépression prévue dans quatre jours au plus proche des Açores, quand le deuxième tente de faire l’extérieur en tirant sur la barre pour atteindre plus de 17 nœuds… Car le pot au noir est enfin derrière eux et c’est donc dans un vent assez stable que cette « remontée » de l’Atlantique va se dérouler pendant au moins trois jours.

Se positionner pour aborder la dorsale

Alors pourquoi tant de différence ? Car le décalage Est-Ouest atteint tout de même près de 200 milles et ne devrait qu’augmenter au fil des heures à venir. D’abord, Apivia est semble-t-il toujours handicapé par son foil bâbord dont la cale basse a été remplacée par Charlie Dalin : il ne semble pas possible de sortir le foil et donc de profiter de sa puissance, alors autant serrer le vent pour faire moins de route vers le but ! Ensuite, Bureau Vallée 2 dispose de petits foils puisque ce monocoque IMOCA est le tenant du titre, vainqueur du Vendée Globe 2017 aux mains d’Armel Le Cléac’h. Même si son état général est dégradé, le fait d’allonger la foulée permet de naviguer en pointe et donc d’aborder les hautes pressions en premier avant d’obliquer à droite.

Et derrière les deux leaders, les trajectoires de Thomas Ruyant et de Boris Herrmann (SeaExplorer-Yacht Club de Monaco) révèlent aussi le même dilemme : le skipper de LinkedOut est un peu dans la même configuration que le leader tandis que le solitaire allemand aborde une situation intermédiaire. Il joue donc sur une trajectoire hybride… Quant aux suivants, ils sont désormais tous sortis du pot au noir ce mardi matin, à l’exception de Benjamin Dutreux (OMIA-Water Family) qui peinait encore sous des masses nuageuses. « Le jour va se lever d’ici quatre heures environ (vers 9h00 heure française), mais le gros problème, c’est en fait les sargasses. Ces algues sont très présentes et comme j’ai des problèmes de moteur, je m’appuie sur mon hydrogénérateur depuis des semaines et là, il ne supporte pas ces algues. Il faut que je sorte de ce coin-là ! »

Un pot au noir très proche de l’équateur

Quant à Maxime Sorel (V and B-Mayenne), il a franchi la ligne de démarcation entre les hémisphères la nuit dernière, à 22h57 (heure française) après 71 jours 08 heures 37 minutes… Et il a été ralenti très rapidement ensuite car le pot au noir semble collé à l’équateur. Mais en deux jours, la ZCIT semble avoir bien évolué et le Mayennais dispose des trajectoires de ses prédécesseurs pour se faire une idée plus juste du passage optimal. Et ce sera aussi une information importante pour Armel Tripon (L’Occitane en Provence) qui devrait atteindre l’hémisphère Nord dès la nuit prochaine…

Avec une journée d’avance sur Clarisse Crémer (Banque Populaire X) qui précède toujours Romain Attanasio (Pure-Best Western) de près de 500 milles. Quant à Isabelle Joschke (MACSF) hors course, elle progresse encore à vitesse réduite vers Salvador de Bahia dans des alizés d’Est et sur une mer apaisée, une escale distante de 800 milles que la franco-allemande devrait atteindre avant ce week-end. Et derrière à 2 200 milles du leader, Jérémie Beyou (Charal) a réussi à faire le break face à Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artisans Artipôle) et Alan Roura (La Fabrique) toujours pénalisé par sa quille dans l’axe alors que le trio est en train de faire du près devant le front froid permanent.

Enfin du côté du cap Horn, Clément Giraud (Compagnie du Lit-Jiliti) semble heureux même s’il a perdu du terrain pour raser la Patagonie : « Il y a pas mal de courants dans le coin ! Et puis j’ai vu mon premier bateau depuis Rio de Janeiro ! Un gros bateau de pêche que j’ai contacté en anglais par radio VHF… C’était sur une sorte de marche où les fonds passent de 800 mètres à 200 mètres ! Le plateau continental est assez étendu par ici : d’un coup, la mer s’est calmée. »

Et le week-end prochain sera aussi un moment important pour Alexia Barrier (TSE-4myplanet) précédée de Sam Davies (Initiatives Cœur) et suivie à 200 milles par le Finlandais Ari Huusela (STARK) : les trois solitaires devraient ainsi en finir avec les mers du Sud et déborder le cap Horn dans un flux de secteur Ouest relativement modéré…