« La punition semble être la même pour Jérémie (Beyou), Alan (Roura) et moi que pour ceux qui sont passés avant. « Si tu veux aller au Nord, fais du près d’abord ». On a 20 à 30 nœuds avec une mer qui s’est formée très vite. C’est un peu sport et pas du tout confort. J’ai renversé mon café une fois, deux fois, trois fois… Du coup, je me suis fait une soupe. Le virement de bord a été compliqué, entre le matossage et les ballasts (que j’ai choisi de vider pour virer de bord), le bateau est bien couché et hop, on vire de bord. Et finalement, non, une vague nous a poussé dans l’autre sens.
 
Ok, pas de problème, on s’adapte avec une petite marche arrière et on relance. Ah j’ai oublié de reprendre le nerf de chute de la voile d’avant. C’est le truc qui n’est pas très rigolo car il faut aller à l’avant du bateau. A quatre pattes comme une tortue. Heureusement qu’il fait bon car je suis à 100 % mouillé. Le short, le haut de ciré, … Pour me réchauffer à l’intérieur, j’enfile mon bonnet de montagne et je profite du soleil à travers les hublots.
 
J’ai un petit souci d’énergie car mon deuxième hydrogénérateur est en chou-fleur. Le premier est HS depuis un moment et je pense que j’ai tapé quelque chose la semaine dernière. Du coup, j’ai monté l’éolienne que je dois déménager à chaque fois que je change de bord.
 
En ce moment, je tape sur mon clavier et j’ai l’impression que les lettres vont s’envoler tant je joue à saute-mouton. Je me dis que ça ne va pas durer longtemps. Dans une douzaine d’heures, ça ira mieux et une transition peu ventée nous attend. Ça sera encore un autre combat ! »

Arnaud Boissières / La Mie Câline-Artisans Artipôle