New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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19 January 2021 - 18h12 • 16860 vues

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Article

Fin bretteur, amoureux des mots qu’il prescrirait volontiers sur ordonnance, Jean-Yves Chauve, le médecin référent du Vendée Globe, vous propose « Le jeu des skippers ». Saurez-vous tous les trouver, dans son texte ? Avant de retrouver le docteur Chauve pour sa chronique médicale ce mercredi à 15 heures, prenez votre temps : c’est couvre-feu !

Les consignes :
33 concurrents sont là dans ce texte. Il faut les trouver, par la prononciation, cachés au milieu des mots, sans tenir compte de la ponctuation. Il y a aussi le directeur de course, quelque part… 34 noms en tout ! Bon courage.            
L’exemple :
« Il avait des bijoux, mais avait perdu la plupart des joyaux au jeu »            
Le nom à trouver est donc Michel DESJOYEAUX. Bon courage !              

3, 2, 1…
 

« Nous voici à la vacation…

  • Bonjour, alors comment ça va aujourd’hui ?
  • Oui, oui, ça va, J’ai plein de choses à vous raconter. D’abord, dans le coin, la mer est vraiment polluée. Des bateaux ont dû dégazer. Tout à l’heure, je suis passé au milieu d’une épaisse nappe d’hydrocarbures. thons, dauphins et même des poissons volants vont s’y empoisonner, c’est sûr.  C’est un scandale, un outrage à la planète ! Hier, j’ai eu la peur de ma vie. Il y a eu un choc violent. J’ai juste eu le temps de voir dans le sillage une grande planche de bois si érodée par la mer qu’elle devait traîner par là depuis des années !
  • La mer rongée par les détritus…. Il faudrait agir au plus haut niveau pour que ça change, mas tout le monde s’en fout… Jean le dis aussi,  la mer devient une poubelle.
  • Depuis le temps qu’il navigue ! Si c’est lui qui le dit, raison de plus de le croire !
  • Tu as eu d’autres problèmes ?
  • Oui ! il y a deux jours, c’était vraiment la journée catastrophe ! D’un coup le vent est monté à plus de 25 nœuds avec une sacré mer, complètement inattendue ! Mon gennaker était toujours en l’air. J’ai eu du mal à le rentrer. Trop fatigué sans doute. Je me demande si mon gabarit est encore adapté à ces bateaux. Au winch, j’en avais plein les bras, mais des hauts et des bas, c’est un peu comme ça, la vie sur cette course ! Puis j’ai vu qu’il y avait un souci en haut du mat avec le rail de grand’voile, une partie était dévissée. Il faut que je monte au mât, mais il y a encore trop de mer. Je vais me servir du treuil manuel, un truc utilisé en escalade et en spéléo. Je pense qu’avec des écrous rajoutés, je pourrais régler le problème. Je vais perdre du terrain, c’est sûr. Rien que de penser à monter là-haut, j’en ai mal aux tripes. On court pour la victoire, n’est ce pas ? Alors on ne se pose pas de questions et on y va. J’ai bien ralenti et tout ce gain perdu, j’ai peur de ne jamais le rattraper. Je crois aussi que le haut de  la voile a un accroc, la galère ! Il va falloir que je couse un patch pour la renforcer. Je le collerais d’abord pour qu’il tienne en place. Pour ça, j’ai une colle spéciale Uhu, celle-là, elle est super efficace ! Je règle le problème demain, dernier carat. Est-ce que je vais réussir ? J’espère !  Je vous enverrai un mail pour crier victoire !  Ah ! et puis j’oubliais la fuite sur la pompe. Un clapet a lâché ! Pourtant un clapet doté d’une sécurité, ça ne devrait jamais tomber en panne !
  • Tu gardes le moral 
  • Bof… J’en ai un peu marre. Tous ces soucis accumulés, ça me pèse. Si j’avais un peu plus de ressort, elle serait déjà réparée cette satanée pompe ! Ce matin je me disais encore : jusqu’à présent tu as eu de la chance mais maintenant elle baisse ta veine !
  • Tu peux nous faire une carte postale du temps ?
  • Aujourd’hui, ça va mieux avec ce vent d’est remotivant. Mais avec ce qui m’est arrivé il y a 2 jours, je me méfie. Heureusement dès que le vent monte, avec l’alarme qui aussitôt me sonne, j’ai toujours pris des ris assez tôt. Il fait froid. On sent que l’Antarctique n’est pas très loin.
  • Tu arrives à dormir ?
  • Oui mais par petites tranches. Je ne sais pas trop comment me coucher avec cette douleur intercostale que je traine depuis l’Océan Indien. Et puis, ces bateaux sont vraiment trop bruyants, impossible de bien récupérer. C’est quand même une vie drôlement spartiate ! A propos, j’ai retrouvé aussi des insectes à bord. Ce sont des abeilles ou des guêpes, je ne sais pas. Elles ont dû être transportées là par des courants aériens. Je les chasse, j’ai trop peur de me faire piquer !
  • Tu as eu des appels d’amis ?
  • Oui, tout à l’heure un appel de Sébastien.
  • Sébastien Josse ? Que t’as t-il dit ?
  • Il m’a félicité pour ma course et m’a dit qu’il fallait que je laisse qu’aux fiévreux, qu’aux stressés et qu’aux excités du routage les options les plus extrêmes.
  • Et tes adversaires ?
  • Comme tu peux le voir, il y a 2 options, Nord ou ZEA. Le camarade de jeu d’hier, je croyais qu’il faisait les mêmes choix que moi, mais apparemment il a choisi le Nord. Quant à Isabelle, elle est à mes trousses. Elle navigue super bien.. La distance qui reste à franchir est chiffrable et rapide si mon option météo est conforme à ce qui est prévu. J’ai croisé aussi un catamaran vraiment pourri. Je me demande ce qu’il foutait là. Le mec quand il m’a vu, il a sauté à l’arrière de son cata nase, y ôta le pavillon de son pays, un chilien, je crois. Je n’ai pas compris. Il avait l’air manifestement perdu au milieu de nulle part. Je l’ai appelé par VHF, il m’a répondu des trucs bizarres. Voilà les dernières nouvelles d’ici.
  • Merci et bonne nav !