New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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25 January 2021 - 08h30 • 8873 vues

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Alors que la ligne d’arrivée se précise pour L’Occitane en Provence, Armel Tripon cherche à profiter, encore et encore, de ce lien permanent avec la nature.

« Je suis à moins de 2 000 milles de l’arrivée. C'est bizarre, comme sensation… Ça te tombe dessus d'un coup. J'ai finalement hâte de finir, hâte de retrouver tout le monde, de conclure cette course, de boucler la boucle. C'est aussi la fin d'une belle aventure, il y a comme un pincement au cœur. Et je me dis que, comme je suis bien en mer, si ça pouvait durer un peu plus, je pourrais gagner d'autres places. 

Je me suis toujours senti en symbiose, dès les 10e, 20e jours de mer. Ce n’est pas un état second, c’est une plénitude.  Le fait de vivre pleinement chaque instant de cette course a été quelque chose de très nouveau pour moi, et de très intense. Pourtant, ça n'a pas été la course que j'imaginais faire. Je suis satisfait de ce que j'ai pu vivre, je ne veux pas vivre avec des regrets, ça n'a pas de sens. Cette course, c’est une situation que j'ai acceptée, j'y ai trouvé mon compte. Au final, je suis super content de la vivre comme ça. Je sais que je reviendrai avec d'autres armes et d'autres atouts pour être au contact, pour faire une vraie régate.

Plein de choses m'ont surpris. Je me suis découvert dans cet état d’esprit. C’est la première fois que j'aborde une course avec autant de sérénité. Chaque jour a été un cadeau ! Quel plaisir d'être là, d'être en course, de vivre ces moments hyper forts, dans cet univers !

C'est aussi ce qui me fait peur à l'idée de revenir à terre. (en mer) Je n'ai eu que du beau, que des paysages qui transportent, et le retour à terre va être brutal. Ça ne va pas être le même décor. Avoir la nature autour de soi à chaque instant, ça n'a pas de prix.

Il me reste six jours, je n'arrête pas de revenir, je gagne du terrain (sur Maxime Sorel). C’est hyper instable, ça passe de 8 à 15 nœuds dans cette zone de transition. Je dois encore attendre une dizaine d'heures avant de pouvoir être dans le système pleinement dépressionnaire. Ce sera correct par la suite, avec peut-être une grosse ‘prune’ à l'arrivée. Mais comme je suis assez rapide, j'arriverai probablement avant. Avec cette grosse cartouche, il ne fera pas bon être en mer ce week-end ! »

 

Armel Tripon / L'Occitane en Provence