« Je passe les Açores, je suis en train de passer le banc Sãa Miguel qui est un volcan sous-marin. Je passe proche de l’archipel entre deux îles, Terceira et de São Miguel. J’avais laissé le bateau là-bas à mon retour de la Transat Jacques Vabre. Je ne connais pas très bien, mais ça me donne envie de visiter le coin !

Avec Jean (Le Cam), on avait des trajectoire différentes ces dernières 24h, mais maintenant que le vent rentre, on fait la même route vers Les Sables d’Olonne. Depuis le début de la nuit, le vent est rentré, la mer est plus rangée, c’est plus agréable, mais ça risque de se corser dans les heures à venir avec une dépression qui arrive. A priori, on va avoir beaucoup de mer, près de 5 mètres de creux, c’est beaucoup parce qu’il y a des hauts fonds en se rapprochant des côtes. Je n’ai pas prévu d’aller proche de la dépression car je ne veux pas prendre de risque. Il va falloir faire attention. Pour l’instant, l’arrivée est encore floue, les fichiers ne sont pas très clairs. Si je peux passer à côté de l’île d’Yeu, ça serait sympa !

C’est incroyable ce qu’il se passe en tête de flotte. Je regarde pas mal, c’est intéressant. Le groupe des trois bateaux (Dalin, Burton, Herrmann) se tire bien la bourre ! Je n’ai pas trop de favori, ils naviguent tous super bien. Ces derniers jours de course sont un peu particuliers : il y a de l’impatience et une étrangeté de se dire qu’on retourne dans la vie active. Je trouve le temps un peu long. Je ne suis pas vraiment en mode compétition, je fais attention : cette nuit j’ai tapé un truc dans les safrans. J’ai l’impression que Les Sables d’Olonne sont encore super loin ! Et à la fois, j’ai la sensation que le départ des Sables d'Olonne était hier. Les jours qui restent me paraissent très longs. J’essaye de rester concentré pour le finish, que le bateau aille bien.

J’ai l’impression de ne pas être le même marin qu’au départ. J’ai désormais de vraies affinités avec mon bateau, je fais tout de manière sereine. Mais du coup, il faut que je fasse attention, car quand on prend ses aises, il y a moyen de faire des bêtises ! Il fait encore 18°C, je n’ai pas remis les bottes mais j’ai préparé mes affaires chaudes. Je pense arriver vendredi midi."

Benjamin Dutreux / OMIA-Water Family