New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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30 Janvier 2021 - 17h00 • 21414 vues

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La 10e place de Maxime Sorel est venue clôturer ce matin 58 heures absolument folles dans le chenal des Sables d’Olonne. Elle vient aussi confirmer les progrès de la flotte IMOCA, qui va tenir en haleine les passionnés du Vendée Globe pendant un bon mois encore.

2 jours, 10 heures, 45 minutes et 29 secondes après Yannick Bestaven et son temps compensé, Maxime Sorel (V and B – Mayenne) a pris la 10e place de ce Vendée Globe. Il y a quatre ans, le 10e était Arnaud Boissières, qui était arrivé 32 jours après le vainqueur, Armel Le Cléac’h. Puisqu’il faut considérer que l’édition 2016-2017 avait été exceptionnellement rapide en tête de flotte, notons alors qu’il y a 8 ans, Tanguy de Lamotte, 10e également, avait mis 20 jours de plus que François Gabart, et que Raphaël Dinelli avait eu besoin de 41 jours de plus que Michel Desjoyeaux en 2008-2009.

Que V and B – Mayenne ait coupé la ligne d’arrivée est, pour ses créateurs, d’un vrai réconfort. Il aura donc fallu que ce bateau porte les couleurs d’une chaîne de cavistes pour que s’éteigne la malédiction qui frappait ce bateau baptisé au lait un jour de septembre 2007, et pour qu’il conclue finalement un tour du monde d’une seule traite. Kito de Pavant (Groupe Bel) en 2008, Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord) en 2016, avaient subi des coups du sort, le premier encaissant un démâtage dans le golfe de Gascogne, le second renonçant après un choc avec un Ofni au large de la Nouvelle-Zélande alors qu’il brillait de mille feux dans les hauteurs du classement. Même en compagnie de Seb Audigane lors d’une Barcelona World Race, Kito de Pavant avait été contraint à l’abandon.

La fin heureuse du Vendée Globe de Maxime Sorel vient confirmer une première salve de conclusions. D’abord, la scénographie météorologique a dicté sa loi. Ensuite, la qualité globale de la flotte IMOCA n’a eu de cesse de progresser depuis que la classe a compris qu’elle ne pouvait plus se permettre de revivre une édition comme celle de 2008, qui avait enregistré plus d’abandons (19) que d’arrivants (11). Le travail effectué en profondeur par la classe, tout comme par les équipes, a permis d’accompagner la fiabilisation des bateaux. Et même s’il ne faut pas porter la poisse à ceux qui sont encore en mer, on peut affirmer que la densité du plateau et la présence de 15 marins encore sur l’eau, hors des mers du Sud, permettent de donner son agrément à l’idée que les IMOCA anciens – même ceux de l’édition 2008-2009 – ont su élever leur niveau de performance tout en restant fiables. Enfin, les marins ont poussé également l’étendue et l’ampleur de leurs compétences multiples.

15 en mer et des matches partout
Ils sont 15, oui, toujours étalés entre les côtes argentines et les côtes portugaises. Ari Huusela (Stark) poursuit en compagie d’Alexia Barrier (TSE – 4myPlanet) une remontée dictée par un régime anticyclonique, avec une barrière de haute pression qui se dresse dans leur route, à 24 heures. Positionné à 5751,7 milles des Sables d’Olonne au classement de 15 heures ce samedi, le Finlandais est à une grosse trentaine de jours de mer de la ligne d’arrivée.

1500 milles plus loin, Clément Giraud (Compagnie du Lit – Jiliti), Miranda Merron (Campagne de France) et Manuel Cousin (Groupe Sétin) tiennent une des premières clés du suspense des prochaines semaines : 247 milles séparent le 23e du 21e.

1000 milles plus haut, Didac Costa (One Planet One Ocean), Pip Hare (Medallia), Stéphane le Diraison (Time for Oceans), Alan Roura (La Fabrique), Kojiro Shiraishi (DMG Mori) et Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artisans Artipôle) se tiennent en 382 milles. Même pas une journée à 16 nœuds. Le match devrait connaître son issue entre le 10 et le 12 février, selon les ETA provisoires de Christian Dumard.

600 milles devant environ se joue une empoignade entre Jérémie Beyou (Charal), 14e et Romain Attanasio (Pure – Best Western), dans la plus pur tradition – fort récente mais riche de péripéties – du match entre foils et dérives droites. On l’imagerait volontiers comme le combat entre le thrace et le mirmillon, au temps des gladiateurs. A vous de choisir l’accoutrement qui vous paraît le plus adapté à Jérémie Beyou et Romain Attanasio…

© BPCEA 1133 milles du but, Clarisse Crémer négocie le passage de la dépression 2 qui vient s’abattre sur le golfe de Gascogne. La navigatrice de Banque Populaire X, première femme au classement, a coupé entre les îles des Açores. A l’avant de ce phénomène très actif, Clarisse doit et va connaître des heures musclées. La dépression lui promet 38 nœuds de vent et des vagues de 8 mètres, au plus fort, ce dimanche. Ce ne sera pas une partie de plaisir, mais elle aura de l’eau à courir, contrairement à Armel Tripon (L’Occitane en Provence), qui s’est sagement recroquevillé le long des côtes de la péninsule ibérique pour laisser passer le plus gros de cette dépression (plus de 50 nœuds de vent et plus de 10m de vagues). Saura-t-il trouver un interstice pour se glisser entre cette dépression et celle qui concerne Clarisse Crémer ? Sera-t-il contraint à attendre un jour de plus ? Le skipper de L’Occitane en Provence doit choisir son scénario dans la soirée. De cette décision dépendra le jour de son arrivée : le 1er février, ou bien le 2.