New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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13 February 2021 - 11h24 • 18083 vues

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Franchi, l'équateur ; passé, le pot au noir. Alexia Barrier (TSE - 4myPlanet), jointe ce matin, avoue son impatience de retrouver la maison, mais aussi ses craintes, et ses préoccupations de l'instant : gare aux sargasses !

"Je suis sortie du pot au noir, c'est cool ! J'ai eu 36 heures avec des grains qui m'ont mené la vie dure, mais j’ai pu avancer vers le nord. Mis à part les sargasses, tout va bien. Je suis au près, et ma route est au nord. Je fais des quarts ‘sargasses’, parce qu’il y en a beaucoup et qu’elles se bloquent dans mes hydrogénérateurs. J'en ai besoin encore quelques jours. C'est un rythme différent, ça m'entraîne pour quand je ferai les quarts ‘cargos’, bientôt !

Je suis super contente d'avoir passé l'équateur. Quand j'ai refait les Quarantièmes et les Cinquantièmes, je n'ai pas fait la maligne. L’équateur, c'est le signe que je suis pas loin de l'arrivée. Le pot au noir s'est bien passé, j'ai bien visé à l'ouest pour éviter le manque de vent. Ari va peut-être avoir plus de soucis. J'ai du près pendant une semaine, mais je m'en fiche ! Je suis tellement contente d'être près de l'arrivée ! Le mec des effets spéciaux peut envoyer du vent, de la pétole, des tempêtes, je m’en fiche !

Je suis ravie de rentrer à la maison, de retrouver les terriens, une vie "normale", c'est juste que je vais être encore plus surprise que d'habitude face à certains comportements humains, face à la pandémie. Les gens ont plus peur que d'habitude. J'espère que ça va me donner l'énergie de pousser les gens vers l'avant, parce qu’on doit garder le sourire et avancer. Il faudra à nouveau faire face à ces comportements un peu exagérés, face aux gens qui râlent. Les humains me font plus peur que la tempête, plus que la montagne, plus que les océans. Les humains sont parfois tellement incompréhensibles…

Le programme ? Je vais avoir des sargasses jusqu'au Cap Vert, au près dans 15 - 20 nœuds, ça va taper un peu. J'espère avoir du vent adonnant, j'aimerais bien être là le 26. Mais je n’en suis pas sûre, la météo ne semble pas totalement d’accord avec ça. Mais ce n'est pas désagréable d’avoir des contrariétés : ça requiert de faire des manœuvres. En attendant, comme le bateau tape, je fais des contrôles, je vérifie qu’il n’y a pas de fissure, mais le Pingouin est solide !

Cela sent la maison, j'essaie de ne pas trop compter les jours, pour ne pas tomber dans l'impatience : l'envie d'arriver peut être forte, tu peux t'agacer parce que ça n'avance pas comme tu veux. Je réalise aussi que ça va bientôt s'arrêter. C’en est bientôt fini des journées, les couchers de soleil, la couleur du ciel, la danse des oiseaux, ma petite vie bien organisée à mon rythme, c'est quelque chose qui va me manquer, mais ça reviendra dans quatre ans ! "