New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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13 February 2021 - 17h20 • 19758 vues

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Didac Costa (One Planet One Ocean) est en passe de boucler son deuxième Vendée Globe consécutif : il est attendu entre 19 heures et 22 heures. Clément Giraud, les quatre autres marins encore en course et les deux navigatrices hors-course commencent à beaucoup penser aux Sables d’Olonne. Mais les pensées affluent : il est temps de ne pas oublier de profiter, encore un peu.

Dernières heures, dernières journées, dernières semaines… Pourvu qu'elles soient douces. Depuis que la totalité de la flotte encore en course – mais également Sam Davies et Isabelle Joschke, hors-course, mais qui abordent leurs dernières lignes incurvées jusqu’aux Sables d’Olonne – agite ses amures de l’autre côté de l’équateur, les pensées sont, plus que jamais, tournées vers l’arrivée. Dernières heures, dernières journées, dernières semaines ? Pourvu qu'elles soient douces.

Il y aura l'arrivée, ce soir, de Didac Costa, qui va conclure avec succès son deuxième Vendée Globe consécutif. Il y aura aussi celles de Clément Giraud, mardi, de Miranda Merron, sans doute mercredi, puis Manuel Cousin, Isabelle Joschke et Sam Davies, Alexia Barrier puis Ari Huusela… si les positions restent celles affichées depuis plusieurs jours.

Hier, tandis que son exploit se profilait, le pompier de Barcelone soulevait déjà un pan de sa voilure pour dévoiler une pointe de nostalgie : « C’est difficile de ne pas penser à tout ce qu'il va se passer. Je vais essayer de profiter du paysage, du vent, des vagues et penser à ma dernière nuit sur ce Vendée Globe. Ce sera sûrement un bon souvenir ». Le skipper espagnol est attendu dans la soirée de ce samedi, entre 19h et 22h.

Pressé de retrouver ses deux ados, Clément Giraud racontait son empressement à regagner la terre. Mais son tour du monde, qu’il a eu tant de mal à construire, entre l’incendie de son bateau en novembre 2019 dans le port du Havre et la quête effrénée de partenaires pour partir sur le Vendée Globe – et qui n’aboutit que d’extrême justesse – porte aussi une charge émotionnelle qu’il pourra laisser exploser à son arrivée à Port Olona. Tant mieux peut-être si les derniers jours de navigation musclée le préservent encore de la montée trop rapide de la nostalgie. S’il réussit à rester dans la bordure sud de la dépression qui barre sa route, sans se faire secouer par le plus gros de la houle, il pourrait être à bon port mardi dans la journée.

Même Alexia Barrier (TSE – 4myPlanet), qui s’est extirpée du pot au noir ces dernières heures, voyait se mêler son empressement à toucher terre et sa crainte de retrouver les humains « qui me font plus peur que la montagne et la mer », disait-elle ce matin. « Je suis tellement contente d'être près de l'arrivée ! Le mec des effets spéciaux peut envoyer du vent, de la pétole, des tempêtes, je m’en fiche ! Cela sent la maison, j'essaie de ne pas trop compter les jours, pour ne pas tomber dans l'impatience : l'envie d'arriver peut être forte (…) C’en est bientôt fini des journées, les couchers de soleil, la couleur du ciel, la danse des oiseaux, ma petite vie bien organisée à mon rythme, c'est quelque chose qui va me manquer, mais ça reviendra dans quatre ans ! » A elle, une semaine de près s’annonce, et peut-être un peu plus si le vent oublie d’adonner au Cap-Vert. Le bateau tape, mais qu’importe : la navigatrice veille et elle n’est plus qu’à deux semaines des Sables d’Olonne.

A terre aussi, où ces trois mois ont été vécus au sec et dans des conditions de confort de terrien, on commence à se dire que, bientôt, il faudra attendre quatre ans pour revivre tout ça. Alors profitons, oui, de ces derniers héros encore sur l’eau. Ecoutons encore un peu, suivons les trajectoires, routons, tant qu’il en est encore temps. Veillons à accueillir jusqu’au dernier ces aventuriers aux mille mérites. Et pourvu que cette nostalgie soit douce, elle aussi.