New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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19 February 2021 - 15h40 • 13756 vues

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L’IMOCA Groupe SÉTIN est le prochain attendu sur la ligne d’arrivée demain entre 6h et 10h du matin dans des conditions très toniques : 25-30 nœuds de vent et une grosse mer. Manu Cousin sera le 23e skipper de ce 9e Vendée Globe à embouquer le chenal des Sables d’Olonne. Une arrivée qui promet beaucoup d’émotions tant Manu a su faire partager son bonheur d’être en mer malgré les nombreuses avaries qu’il a surmontées avec patience et philosophie.

Avec une quille risquant de se désolidariser à tout instant et un safran fissuré depuis l’océan Indien, Manu Cousin vit pourtant ces dernières heures avec délice. Tout comme Alexia Barrier et Ari Huusela, et les deux femmes courage hors-course mais déterminées à ramener leur bateau en Vendée : Isabelle Joschke et Sam Davies !

« Jamais je n’ai pensé à arrêter, j’ai toujours réfléchi aux solutions pour aller jusqu’au bout. Il faut que je réalise, car il y a quelques années je n’aurais jamais pensé pouvoir être au départ et à l’arrivée de cette course. Je vais profiter d’être encore seul pour penser à ça », confiait Manu Cousin, très causant à la vacation de ce vendredi matin. Les dernières heures en mer avant de revoir la terre et vivre un tourbillon demeurent un sas indispensable, un moment bien à soi pour prendre du recul. Car ils l’ont fait ! Trois mois de mer, plus ou moins, trois mois seuls à gérer chaque galère, à rester déterminé, et à tenter de grappiller des milles sur les concurrents. « On ne m’a pas mis un fusil sur la tempe pour y aller, je l’ai voulu, c’est une chance de participer à ce Vendée Globe », racontait Miranda Merron hier matin à son arrivée au ponton de Port Olona. Oui, c’est cela qui tient les marins tout au long de l’immense boucle planétaire : terminer à tout prix ce pour quoi ils se sont battus, c’est-à-dire participer au Vendée Globe.

Derniers instants en mer à se refaire le film de la course

« Dans les moments durs, on se demande ce qu’on fait là, et dès qu’on rentre, on a déjà envie d’y retourner. Les mers du Sud, j’ai compris pourquoi on a envie d’y retourner. J’ai pris tellement de plaisir », expliquait Manu Cousin ce matin. Il nous racontera tout cela demain, laissons-le rêver encore quelques heures, seul sur son bateau…

Avec la succession de dépressions hivernales dans l’Atlantique Nord, la fin de course n’a rien d’un dernier bord tranquille. Pour les deux femmes hors-course, le mot d’ordre reste la prudence. « Avec Isa (Isabelle Joschke), on surveille la météo depuis un petit moment, car on n’a pas envie de prendre du vent trop fort. Hier soir, nous nous sommes dit qu’il fallait ralentir pour laisser passer le plus gros du vent donc depuis cette nuit, on navigue en mode ralenti pour laisser passer le prochain front », confiait Sam Davies dont le bateau (Initiatives-Cœur) n’est plus en possession de tous ses moyens. Alexia Barrier continue de naviguer magnifiquement malgré la douleur suite un choc sur sa colonne vertébrale. Elle va désormais attraper le sud d’une dépression et pouvoir cavaler dans des vents portants. Son mot d’ordre : l’anticipation de chaque manœuvre. Quant à Ari Huusela, décidément ultra positif, le temps peut sembler long avant de revoir la terre, mais le Finlandais n’a qu’un mot au bout du fil : « I am super Happy ». Chapeau bas Ari !