New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne

15 Juillet 2021 - 13h49 • 7591 vues

Partager

Article

Le skipper sablais a annoncé mardi le rachat de l’IMOCA 11th Hour Racing. Un 60 pieds à foils avec lequel il s’engage sur un programme de course ambitieux, avec en point de mire le tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance 2024.

Le 29 janvier dernier, au terme de 81 jours et 19 heures de mer, Benjamin Dutreux terminait neuvième de son premier Vendée Globe, après une course remarquable à la barre d’OMIA-Water Family, un bateau à dérive droite datant de 2007. Le voici armé d’un IMOCA performant, à la mesure de son potentiel et de ses ambitions pour 2024 : 11th Hour Racing, un plan VPLP -Verdier à foils de 2016 avec lequel Alex Thomson a fait sensation (2e du Vendée Globe 2016-2017, très longtemps en tête de la dernière Route du Rhum) avant de passer dans les mains de l’Américain Charlie Enright, lequel n’a cessé de le développer.

VG : D’habitude, il y a une pause, un temps de latence entre chaque Vendée Globe. Là non, tout le monde est déjà à fond. De nouveaux bateaux se construisent, d’autres passent entre de nouvelles mains. En deux mots, comment s’est passé le rachat de 11th Hour ?

Benjamin Dutreux : « L’histoire est allée assez vite. On ne souhaitait pas partir sur un projet de construction parce qu’en gros, tu perds un an sur le programme et je n’avais pas non plus assez d’expérience pour cela. On voulait un bateau qui nous permette de naviguer rapidement. Or, ces bateaux-là partaient comme des petits pains. Alors je suis allé voir ma banque.  C’était un des derniers bateaux qui restait disponible sur la liste !

Ce 60 pieds me convient parce qu’il a déjà beaucoup navigué et qu’il est fiable. Par rapport aux IMOCA de cette génération, il a déjà intégré les dernières évolutions. On n’a pas besoin de faire de développement, ça va nous permettre de gagner du temps. Ce bateau, pour moi, c’est l’occasion de franchir une étape »

Tu es armateur de tes bateaux… comment cela se passe t-il financièrement ?

« J’ai vendu mon ancien 60 pieds à Guirec Soudée (cf. notre article "Ils ont tous 2024 dans le viseur" plus tôt cet été, ndr). Et puis j’ai gagné en crédibilité auprès de ma banque sur ce Vendée Globe parce que le projet s’est bien passé. Ils m’ont donc fait confiance pour un nouvel emprunt. C’est toujours une prise de risque le boulot qu’on fait, mais ça l’était encore plus pour moi il y a deux ans que maintenant !"

Tu repars donc en quête de partenaires ?

« On conserve une bonne partie de nos partenaires de 2020 mais le budget augmente fortement et OMIA ne pourra pas rester le sponsor principal. On démarche déjà, depuis que je suis rentré en fait. Nous sommes en discussion avec des boîtes mais pour l’heure, il n’y a rien de signé. Le bateau est plus cher, le programme est plus dense et cela nécessite une équipe plus importante. Sur la dernière campagne, nous étions cinq. Là, nous allons passer à douze. Je pense que nous allons commencer à recruter l’année prochaine ».

Où serez-vous basés ?

« Aux Sables d’Olonne. C’est mon port d’attache. Nous avons un chantier naval avec mon frère à Port Bourgenay. C’est là que nous travaillons sur le bateau ».

Tu prends en main ton nouveau bateau lors du convoyage retour de la Transat Jacques Vabre *. Quel sera le programme à suivre ?

« Il entrera en chantier pour un check complet et nous finaliserons la transaction avec les Américains. L’idée est de se préparer pour  The Ocean Race 2022 (tour du monde en équipage avec escales) ».

Après ton expérience victorieuse sur The Ocean Race Europe avec Team Germany, quel serait ton équipage idéal pour The Ocean Race ?

« Il y aurait un technicien de l’équipe à bord. Mais aussi un performer qui connaît ce type de bateau à foil. L’idée est de récupérer un max de clefs pour être compétitif ensuite en solitaire.  Ce que je voudrais, c’est monter un équipage performant qui puisse m’aider à développer le bateau et bien sûr, des personnes avec qui je m’entende bien, c’est important. Ça me plairait bien, d’ailleurs,  d’avoir un team un peu international. Des personnes qui apportent une culture différente pour ouvrir les esprits, avoir un regard extérieur, d’autres visions des choses. »

On t’imagine heureux. Te reste-t-il encore un peu d’énergie quatre mois après ton arrivée ?

«  Je suis un peu fatigué, et même pas mal ! Je vais enfin pouvoir partir en vacances (il part en croisière avec des amis, ndr) et me reposer pour pouvoir réattaquer à fond avec Damien Seguin sur la suite du programme * »

* Benjamin est engagé avec Damien Seguin sur Groupe Apicil avec qui il disputera la Fastnet Race, le Défi Azimut puis la Transat Jacques Vabre.

 

Propos recueillis par la rédaction du Vendée Globe