Sourire malicieux, voix calme et posée, le futur adjoint à la direction de course du Vendée Globe nous accueille dans le cockpit fermé du tout nouvel IMOCA Paprec Arkéa de Yoann Richomme, amarré dans le bassin Paul Vatine au Havre. À presque 50 ans, la passion du skipper natif de Saint Brieuc - au CV nautique long comme un jour sans vent - est intacte, c’est palpable ! Triple vainqueur de la Solitaire du Figaro, il remporte aussi trois fois la Transat Jacques Vabre, dont deux fois en IMOCA, avec Jean-Pierre Dick en 2017 et avec Charlie Dalin en 2019 sur APIVIA, aujourd’hui baptisé l’Occitane en Provence et skippé par Clarisse Crémer. Sa carrière est marquée par deux Vendée Globe : le premier en 2008, soldé par un abandon suite à un grave accident au large de l’Australie et le second, en 2016 qu’il termine en 5e position au terme d’une bataille acharnée aux côtés de Jean-Pierre Dick et Jean le Cam.

Il reconnaît qu’aujourd’hui, sa carrière de coureur en solitaire est derrière lui : « Je n’ai plus envie d’être à la tête de mon propre projet. J’ai toujours envie de naviguer, en double ou en équipage. Mais je pense surtout que mon expérience de marin peut apporter quelque chose dans une équipe de direction de course. » En intégrant l’équipe Paprec Arkéa et en disputant les courses en double de la saison 2023 du championnat IMOCA Globe Series avec Yoann Richomme, Yann Eliès acquiert une expérience précieuse sur un IMOCA de toute dernière génération : « ça permet de mieux comprendre ce que les skippers endurent en mer. » Compétiteur avant tout, il ne cache pas son plaisir d’accompagner « l’un des meilleurs skippers du moment. » Sur la Transat Jacques Vabre, le duo est là pour gagner !

© PolaRYSE - Paprec Arkéa

Vivre le Vendée Globe à terre

Proche de Jacques Caraës, le directeur de course de l’édition 2020 avec qui il a disputé un tour du monde en équipage en 2005 (et décroché le Trophée Jules Verne), Yann le contacte à l’issue du dernier Vendée Globe pour lui faire part de son envie de rejoindre l’équipe de direction de course en 2024 : « j’étais curieux de voir comment se passe un Vendée Globe de l’intérieur. » Le « bizuth » de la direction de course semble super enthousiaste à l’idée de relever ce nouveau challenge : « Je suis serein car l’ensemble de l’équipe a déjà fait un Vendée Globe, je leur fait totalement confiance ». Il ajoute en souriant : « peut-être que je ne me rends pas bien compte de ce que ça va être. C’est un peu le privilège du débutant ! C’est pareil sur un Vendée Globe, quand c’est ton premier tu n’es pas trop stressé car tu ne sais pas trop à quoi t’attendre. »