Encore une incongruité dans ce Vendée Globe qui défie décidément la raison ! Après 93 jours de mer, Stéphane Le Diraison (Time for Oceans, 17e) et Alan Roura (La Fabrique, 18e) sont bord à bord, à moins de 600 milles de l’arrivée. Les deux hommes, qui ont l’habitude de batailler ensemble, ne lâchent rien à l’image des neuf autres skippers encore en course, dont les premiers – Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artisans Artipôle, 15e) et Kojiro Shiraishi (DMG Mori Global One, 16e) – sont attendus dans le froid glacial de la nuit de mercredi à jeudi.
En terminant cinquième du Vendée Globe, Boris Herrmann remporte le titre de champion IMOCA Globe Series. Au-delà de la performance remarquable de son tour du monde, c’est la régularité du skipper Seaexplorer-Yacht Club de Monaco qui est récompensée.
Elles ont décidé d’aller au bout, coûte que coûte. Après le choc de l’avarie et de l’abandon, Sam Davies (Initiatives-Cœur) et Isabelle Joschke (MACSF) ont repris la route. La première depuis Cape Town, la seconde depuis Salvador de Bahia. Les deux navigatrices vont faire route ensemble pour rejoindre les Sables d’Olonne. Alors qu’un match à cinq monopolise l’attention en tête de flotte et que Manu Cousin répare patiemment, retour sur le combat de ces deux femmes sur l’océan.
Alan Roura : "Je vis ce Vendée Globe comme un test"
Les conditions sont difficiles à bord de La Fabrique mais Alan Roura (18e), fidèle à lui-même, s'accroche dans le groupe des cinq qui mène actuellement la flotte. Il raconte.
"Activité cumulo-bête quasiment en continu, parfois toutes les quelques minutes, pas trop de vent dedans, et pas beaucoup après. L'écran du radar est couvert de petits grains. Hier j'ai croisé un voilier en route des Canaries à Grenade. Les veinards! Nous avons causé par VHF. Je n'ai pas été aussi près d'autres êtres humains depuis longtemps.
L'alarme détresse du Standard C signale régulièrement une énième attaque pirate de cargo, pour la plupart dans ou au large du Golfe de Guinée. C'est incroyable comment on entendait beaucoup parler d'attaques par pirates quand cela se passait au large de la Somalie, et maintenant on en parle plus alors que des centaines de marins ont été enlevés, quelques uns ont été assassinés, et ces attaques ont lieu jusqu'à quasiment 200 milles de la côte par des pirates bien armés. Il n'y a rien de romantique dans le mot pirate."
