New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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13 February 2021 - 09h59 • 9613 vues

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Joint ce samedi matin, Clément Giraud (Compagnie du Lit – Jiliti) n’était pas mécontent d’avoir pu se glisser sur le système dépressionnaire qui le menace dans son nord. Il peut désormais faire tourner ses routages jusqu’aux Sables d’Olonne !

« Je me suis écarté de la dépression, j'ai pu avoir une échappatoire, ce qui n'est pas mal ! Il y a deux jours, je me suis mis en bordure de ce front qui était trop important. C’est surtout la mer qui est impressionnante, avec une houle de 6,5m. J'avais l’impression d’être entouré d’immeubles. J’étais au portant, bâbord amures, et je faisais face aux vagues. C’était hyper bizarre, cela faisait quasiment déquiller le bateau, c'était spécial. J'ai eu de la chance d'avoir de la gauche, alors j'ai empanné pour faire route vers Lisbonne pendant une journée et demie, avec de l'air. Actuellement, je me recale vers le nord pour avoir de la pression. Je vais faire ainsi jusqu'à midi, et je reviendrai ensuite à un cap qui me mène vers l'Europe. 

Dans la grosse mer, je n'arrivais pas à avancer : j’avançais à 9 nœuds alors que j’avais 15 nœuds de portant. Je prenais le bateau sur la gueule. Après avoir empanné, j’ai à nouveau pu glisser. C'est à nouveau en train de grossir, il y a vraiment de la houle. 

Hier, j'ai fait une super journée, j'ai été rapide toute la journée. C'est marrant de voir l'Europe, l'Espagne sur les cartes. Je me suis autorisé hier à réfléchir à ce qui va se passer en termes de stratégie pour les trois jours à venir. Je commence à réaliser que, même si ce n' est pas terminé, il y a un gros bout qui est fait, et c'est top. 

Je ne vais pas prendre la dépression, je vais rester dans sa bordure. Je vais juste devoir me faire secouer au cap Finisterre, parce que c’est un vieux front dépressionnaire qui se reforme à chaque fois. Si les routages sont bons, je vais arriver mardi 16. En général, pour les entraînements comme les courses, et sans savoir pourquoi, j’arrive à l’heure de l’apéro ! Celui du midi ? Du soir ?

J'ai hâte de revoir mes enfants ! J’ai deux ados géniaux, deux super personnes, et on se manque vraiment. Je sais que, parce qu’un Vendée Globe prend énormément de temps, tu ‘manges’ sur ton temps familial, notamment à cet âge où des choses importantes se passent. Ça pèse, cela a pesé sur ma navigation. Ils étaient dans le salon familial quand, il y a trois ans, j’ai parlé de mon grand délire à mes potes. Ils étaient là quand le bateau a brûlé (lors de la Transat Jacques Vabre 2019, ndlr). Ils étaient là pour les rires, les pleurs, les histoires à vivre ensemble. Je suis fier de leur ‘ramener’ un projet abouti. Et je suis fier d’eux, fier de qui ils sont ».