New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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31 Décembre 2020 - 18h34 • 23134 vues

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Y a t-il moyen de faire le break ? C’est ce qu’espèrent les deux leaders en cette veille de nouvelle année. Yannick Bestaven, en tête depuis 15 jours, est à l’attaque et pousse son plan Verdier-VPLP de 2015 au maximum de ses capacités.  Au reaching dans un vent de Nord à Nord-Ouest soutenu, le bateau rouge, collé à la ZEA, file à plus de 20 nœuds de moyenne pour rester à l’avant du front qui le propulse vers la sortie du Pacifique. Il reste 850 milles à tenir jusqu’au passage du cap Horn.

En voile, comme dans de nombreux sports, la défense, c’est souvent l’attaque !

« J’ai fait des surfs à 30 nœuds » confie Charlie Dalin qui arbore un beau cocard sur l’œil droit après s’être cogné hier lors d’un beau « planté ». 150 milles dans le Nord de son prédécesseur, le skipper d’Apivia est exactement dans la même logique : une course poursuite avec le front qui ne lui laisse pas d’autres choix que d’appuyer sur l’accélérateur. « Il fallait être pied au plancher. Si tout va bien, je ne devrais pas me faire rattraper » espère Charlie. Si les deux hommes réussissent leur coup, ils pourraient bien prendre un sacré avantage au passage du cap Horn dans la nuit du 2 au 3 janvier.
Un avantage qui se compterait en plusieurs centaines de milles.

En 4e position, Thomas Ruyant est aussi l'un des plus rapides ce jeudi après-midi.  Le skipper de LinkedOut tente un passage par le Nord et bénéficie pour l’heure de belles conditions pour accélérer aux abords de la grosse dépression secondaire. Malheureusement, ce phénomène va se déplacer avec lui et finir, probablement par le doubler…

Derrière, de Damien Seguin, 3e, à Giancarlo Pedote, 11e, ce n’est pas ambiance champagne et serpentins. Le peloton de chasse est pris au piège dans un trou d’air. Dans ce labyrinthe aux contours instables, chacun tente de trouver le meilleur passage possible : Dutreux, Herrmann, Le Cam, Joschke et Sorel à coup d’empannages au ras de la barrière des glaces ; Burton et Pedote en faisant le tour par le Nord.

Non contents de perdre du terrain, ces chasseurs sont en train de se faire rattraper par le trio Crémer/Tripon/Attanasio qui cavale à l’arrière de la dépression dans un bon flux de Sud-Ouest.
 


Une soirée presque comme les autres

Il y aura forcément quelques agapes. Un petit sac soigneusement préparé par les équipes étiqueté au 31 décembre et qui recèle quelques douceurs pour mettre un peu de baume au cœur aux esseulés des mers du Sud. Un repas qui sort de l’ordinaire, une mignonette de quelque breuvage alcoolisé pour se réchauffer le gosier. Si les navigateurs ont une pensée pour leurs proches et la terre, cette 53e journée de mer ressemble à toutes les autres et sera vécue au rythme imposé par les bateaux, la stratégie, la météo. « Le réveillon ne va pas être cotillons et langues de belle-mère et en plus, comme toutes les discothèques sont fermées… Cela va être une soirée comme les autres ! » confirme Yannick Bestaven.  Même aveu chez Charlie Dalin ou Romain Attanasio, lequel est davantage préoccupé par des soucis de 'hook' qui l’empêchent de maintenir sa grand-voile au 2e ris (et qui l’obligent à naviguer sous ou surtoilé) que par la célébration du nouvel an !

Pour les coureurs du Vendée Globe, le vrai tournant n’est pas celui du passage à 2021. Mais celui qu’ils amorceront, clignotant à gauche, au moment de laisser à bâbord l’île Horn et son cap mythique.

 

La rédaction du Vendéée Globe / Camille El Beze