New York Vendée - Les Sables d'Olonne New York Vendée - Les Sables d'Olonne
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06 January 2021 - 07h20 • 19408 vues

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Thomas Ruyant, Romain Attanasio et Clément Giraud joints ce matin à 5h avaient le sourire. Bonheur d’avoir tenté une option franche sur LinkedOut, joie de se rapprocher du cap Horn à bord de Pure-Best Western, euphorie de sentir son bateau cavaler tout seul au milieu du Pacifique Sud sur Compagnie du Lit-Jiliti. Il y a des matins comme ça, où tout va bien.

Il y en a un qui doit se sentir pousser des ailes ! Yannick Bestaven a fait merveille dans le contournement de l’anticyclone au nord des îles Falklands. Dans 50 milles, Maître CoQ IV devrait sentir le souffle du sud-est et s’envoler loin de ses camarades de jeu. A 200 milles de Yannick, Charlie Dalin mange encore son pain noir dans la mollesse des vents erratiques mais se satisfait d’avoir pu profiter des conditions calmes pour monter tout en haut du mât d’Apivia et réparer une pale de girouette. Une bonne chose de faite ! Thomas Ruyant, lui, avait le sourire au bout du fil. « J’ai une route à l’écart, mais je suis plutôt content, ce n’est pas si mal. » confiait le Dunkerquois. Thomas avançait vite ce matin, à près de 18 nœuds, bâbord amures donc du côté de son foil valide, mais reste lucide : « Même si j’ai peu d’espoir de recoller franchement sur Yannick. Je peux revenir sur Charlie. J’essaye de trouver mon chemin et de me rapprocher des deux premiers. »

Le Horn, la délivrance !

Clarisser Crémer a doublé le sud de la Terre de Feu hier soir à 23h18 (heure française). Sans doute un soulagement pour la navigatrice qui avouait hier « en avoir marre » des conditions brusques et sauvages de la dépression qui l’accompagnait jusqu’au Horn. Le bonheur de faire sa route sur une mer moins chaotique doit être immense quand, depuis des jours, on se fait secouer comme un prunier. Romain Attanasio qui devrait doubler le dernier cap demain soir, l’explique très bien : « Une mer calme, ça change tout ! On dort sans angoisse. Les mers du sud, c’est velu, on est content d’en sortir. » Avec Romain, les conversations téléphoniques riment avec gaieté tant le bonhomme est toujours de bonne humeur. Un bonheur !

Prochain à doubler le Horn : Armel Tripon et son fier destrier noir et jaune dans la matinée, ce mercredi. Le Nantais n’y va pas par quatre chemins et devrait doubler le phare de très près. Quitte à passer le cap mythique pour la première fois, autant le voir…

Des petites victoires

Boris Herrmann est un homme heureux. Le skipper de Seaexplorer-Yacht Club de Monaco a pu réparer sa grand-voile : « Cela me rend vraiment heureux. C'était compliqué parce que c'était structurel, j'ai dû sécher et nettoyer deux couches là-haut par 45 nœuds de vent, c'était assez velu sur le pont, mais j'ai terminé la réparation aujourd'hui sous le soleil de l'Atlantique. Et maintenant, enfin, c’est génial d'être dans l'Atlantique, avec du soleil, j'ai une grand-voile haute et c'est tout simplement génial. » Des pépins résolus qui résonnent à chaque fois comme des petites victoires… Clément Giraud passe des heures heureuses en ce moment. Les conditions sont propices à engranger des milles et le skipper connaît de mieux en mieux son bateau. « Je suis bien là où je suis, ça cavale tout seul, c’est agréable aussi d’avoir Miranda Merron pas loin devant. » Le Toulonnais, prolixe, nous a longuement parlé de son bateau. « Je lui parle, je le gratte, je le caresse. Nous sommes en osmose. » En mer, tout va bien ce matin !

La rédaction du Vendée Globe / Olivia Maincent