Et la santé surtout !

Semaine 8 du 27 décembre au 3 janvier

Semaine 8 du 27 décembre au 3 janvier

En cette amorce de 8e semaine, la tête de la flotte se trouve au point le plus éloigné de toute terre, le point Némo, à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et le cap Horn. Le point Nemo porte les premières névralgies de la semaine ; dans six jours, c’est le cap-Horn appuiera à son tour là où ça fait mal.

© Manuel Cousin / Groupe SETIN
© Boris Herrmann / Seaexplorer - YC de Monaco

Les chiffres
de la semaine !

  • 48 Bon anniversaire, Yannick Bestaven (48 ans en ce 28 décembre)
  • 55 jours pour atteindre le cap Horn pour le leader, Yannick Bestaven (plus 17 heures)
  • 17 jours (Depuis le 16 décembre, le skipper de Maître-CoQ mène la danse)

En ce lundi, il s’agit là de ne point fanfaronner : les skippers sont à 2000 milles de la première terre habitée, et la dépression qui a pris ses quartiers à cet endroit, qui tombe du nord et s’enroule par l’ouest, couvrant jusqu’à la zone d’exclusion antarctique. La tête de flotte n’aura d’autre choix que traverser au travers ce flux de 35 nœuds. A la fin de la semaine, ils seront 14 à avoir effacé cette marque de passage symbolique.

Tandis qu’Isabelle Joschke (MACSF) début sa semaine par un inhabituel mal de mer tardif, un fan du Vendée Globe s’est amusé à réduire le Vendée Globe à la distance d’un 100 mètres olympique, afin de nous offrir une autre échelle de valeur. Ce document est à consulter ici.

Yannick Bestaven (Maître-CoQ), le 2 janvier : « Passer le cap Horn c’est déjà quelque chose pour un marin ! Sur un premier tour du monde en solitaire encore plus, alors en tête du Vendée Globe c’est dingue ! »

« Ce fameux cap-Horn », comme l’appelle Thomas Ruyant, c’est un peu le Saint-Jacques de Compostelle de la semaine pour toute la flotte. Il sera atteint le 2 janvier par Yannick Bestaven, premier au troisième des caps du Vendée Globe, après 55 jours et 17 heures de course, soit 7 jours après le temps de référence établi en 2016 par Armel Le Cléac’h… soit également trois jours après le chrono de François Gabart (52j en 2016)… soit encore un jour de mieux seulement qu’en 2004.

Fichue météo tantôt harassante tantôt collante comme une meringue mouillée ; fichus angles au vent ; fichu océan Indien mal luné. Elle commence bien, cette année…

Louis Burton (Bureau Vallée 2) le 31 décembre : « Je sens que le bateau est un petit peu rincé, mais j’arrive à peu près à être à 100%. Il y a quatre ans, j’avais 1500 milles de retard sur Jean Le Cam et 1500 milles sur le bateau derrière moi. C’était monotone. Là, c’est passionnant, génial, et le mental prend le dessus »

Nous vous proposons de revivre la semaine 8 et de lire l’avenir dans cet article, édité le 3 janvier.

Un Horn et ça repart !

(Dimanche 3 janvier 2021) : Alors que seuls deux solitaires ont débordé le cap Horn ce week-end, les chasseurs sont toujours groupés aux abords du détroit de Drake et leurs poursuivants subissent la poussée de grosses dépressions australes. Mais si une compression de la flotte est au programme, la suite est nettement moins claire lors de la remontée de l’Atlantique.

Il y a encore bien des incertitudes : d’abord sur l’état réel de merci, le monocoque de Sébastien Destremau qui tourne en rond au milieu de l’océan Indien dans l’attente d’une solution technique qui tarde à se révéler : pilote automatique et transmission de barre semblent fort mal en point. Mais aussi sur la capacité du benjamin helvète à terminer son tour du monde avec un système hydraulique de quille parti à vau-l’eau : Alan Roura (La Fabrique) tient encore le rythme entre la Britannique Pip Hare (Medallia) qui connaît aussi des soucis de données de vent depuis ce week-end, et Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artisans Artipôle) empêtré dans un vent puissant mais très instable avec des grains, mais pour combien de temps ?

Il faudra zigzaguer entre les zones de calmes

Or certains ont coché une nouvelle case cette semaine tels le Finlandais Ari Huusela (STARK) qui est entré dans le Pacifique tout comme Alexia Barrier (TSE-4myplanet), ou Miranda Merron (Campagne de France) qui a passé l’antiméridien comme Clément Giraud (Compagnie du Lit-Jiliti) qui s’apprête à le faire. Quand d’autres se rapprochent inexorablement de leur chassé à l’image de Jérémie Beyou (Charal) qui rattrape un par un ses concurrents sur la route du Horn, ou Armel Tripon (L’Occitane en Provence) qui n’est plus qu’à 80 milles du tableau arrière de Clarisse Crémer (Banque Populaire X).

Alexia Barrier (TSE - 4myPlanet), le 26 décembre : « Après la vacation radio de Noël, j’allais prendre le deuxième ris quand la poulie de bastaque a explosé… Le mât est parti vers l’avant et j’ai cru que c’était fini… C’est un vieux mât, mais il est costaud ! Un vrai roseau comme dans la fable de La Fontaine : il plie mais ne rompt pas ».

Mais les regards se tournent forcément vers la tête de course où sept solitaires voudraient accélérer le temps pour passer la Terre de Feu avant qu’une méchante dépression ne viennent les rattraper : ce sera malheureusement difficile car Giancarlo Pedote (Prysmian Group), Maxime Sorel (V and B-Mayenne), Isabelle Joschke (MACSF), Boris Herrmann (Seaexplorer-YC de Monaco), Louis Burton (Bureau Vallée 2), Jean Le Cam (Yes We Cam!) et même Benjamin Dutreux (OMIA-Water Family), auront bien du mal à éviter ce coup de vent venu de l’arrière…

Seuls Damien Seguin (Groupe APICIL) et Thomas Ruyant (LinkedOut) devraient avoir embouqué le détroit de Drake à temps lundi soir, en visant une route très méridionale pour éviter la remontée des fonds et bien se positionner pour la suite du programme. Car le problème va désormais se situer là : comment aborder cette longue remontée de l’Atlantique Sud quand les hautes pressions n’arrêtent pas de se déplacer de gauche à droite et inversement ? Des bulles sans vent, il y en aura déjà plein toute la semaine prochaine sur la route du Brésil…

Prendre de l’Est, pour assurer le dernier bord de près

D’ores et déjà, la stratégie du leader Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) n’est pas du tout la même que celle de son ‘dauphin’, Charlie Dalin (Apivia). Le premier cherche à prendre le maximum d’Est pour longer la ZEA qui vise à éviter les glaces dérivantes au large de la Géorgie du Sud, alors que le second tente de déstabiliser son devancier en coupant par le détroit de Le Maire, laissant entendre que le courant de marée était favorable à son passage et que le skipper tente de laisser l’archipel des Falkland sur son tribord.

Dans ce cas, la stratégie des deux premiers laisserait beaucoup d’ouverture au classement, même s’il faut souligner que non seulement le leader avait 14h56’ d’avance au passage du cap Horn sur son poursuivant direct, mais qu’il bénéficie aussi d’une bonification de 10h15 pour sa participation au sauvetage de Kevin Escoffier… Charlie Dalin pense-t-il encore qu’un débordement par l’intérieur (le long des côtes argentines) est une solution ou anticipe-t-il sur les choix tactiques de ses poursuivants qui ne manqueront pas de chercher à le mettre en ballottage par leur dispersion sur le plan d’eau ?

Certes les solitaires vont un par un sortir de ce « tunnel » des mers du Sud, mais pour autant, le match n’a jamais été aussi ouvert depuis le premier Vendée Globe en 1989-1990 ! Les places sur le podium sont loin d’être acquises, surtout que certains bateaux sont bien ‘rincés’ et certains skippers bien ‘cramés’ : quel va être le délai de remise en marche à 100% ? Et quelles options vont être prises par les poursuivants ? Réponse partielle la semaine prochaine…

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